Quoi faire avec un édifice patrimonial vide?
Un passionné d’histoire, une mairesse d’arrondissement et la fille d’un des premiers capitaines de la caserne de pompiers sur Bois-de-Boulogne répondent à cette question, avec, on s’en doute, des points de vue qui reflètent leur ancrage relationnel avec cet édifice reconnu pour sa valeur patrimoniale exceptionnelle, comme l’illustrent quelques passages de l’épisode :
Le dimanche, quand [mon père], était en devoir,
Souvent ma mère partait avec moi et mes deux petites soeurs,
et on venait voir mon père.
Je voyais toujours le poteau qui descendait en bas,
et j’avais dit à mon père : j’aimerais ça l’essayer [rires].
Mon père a dit : on n’a pas fait ça souvent, mais c’est correct.
Lui il est allé en bas, il y avait un autre pompier à côté de moi,
et j’ai pris la barre et j’ai glissé jusqu’en bas.
J’étais tellement fière de mon coup [rires].
J’ai entendu dire qu’un monsieur qui voulait acheter ça
Et qui voulait faire des condos, ou démolir.
Soupir.
Ça a pas de bon sens. C’est l’histoire de Bordeaux là-dedans..
Ça me ferait bien de la peine en tous cas.
—Andrée Lamarche-Perrault
Je passe ici depuis plusieurs années,
et je vois qu’il n’y a aucun progrès qui a été fait.
Ce qui est très dommage.
L’architecte qui a bâti [cette caserne], Charles-Aimé Reeves,
c’est pas un va nu-pied ça.
C’est un des grands architectes
que le Québec a connu au début du 20e siècle.
Le Québec moderne s’est construit avec des architectes comme lui.
C’est un bel édifice, pour un petit quartier, un petit village autrefois,
un style beaux-arts, qui est un style monumental,
mais là on y va avec de la brique rouge, c’est simple, mais pas cher,
mais quand même on réussi à faire une architecture avec du panache
et dans Bordeaux, il n’y a pas d’autres bâtiments comme ça.
—Stéphane Tessier
Quand j’ai pris connaissance de ce dossier là,
quand j’ai été élue [en 2009], la caserne était déjà vide.
Et on sait qu’un édifice patrimonial, quand il est vide, c’est la pire des choses.
Il faut trouver une vocation. Et il y avait des travaux à faire.
Donc j’ai fait énormément de démarches afin que ça reste communautaire,
qu’on trouve une occupation municipale.
Et j’obtenais toujours des fins de non-recevoir.
Parce qu’on savait pas trop quoi y mettre, et surtout parce qu’on avait pas l’argent pour installer les gens à l’intérieur et faire les rénovations qui s’imposaient.
Parallèlement à ça, je souhaitais que si la caserne était achetée, qu’on ne puisse pas défaire la caserne, ou qu’en tous cas, trop la transformer.
—Émilie Thuillier
Participant.e.s
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Andrée Lamarche-Perrault
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Émilie Thuillier
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Stéphane Tessier
MENTIONNÉ(S) DANS L'ÉPISODE
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